Au sud ouest du lagon à proximité immédiate d’une ancienne ferme perlière abandonnée suite au cyclone de 1998 sur le motu MAHUU, la tradition veut que les raies mantas viennent se faire nettoyer en début de matinée par un petit poisson spécialisé, le labre. Il n’y a pas de petit métier.
Les bateaux des pensions sont là avant nous, le beau Serge en tête. mais point de raie, la manta s’est fait désirée, telle Nessie. Pudique, elle n’est pas LOUIS XIV et ne souhaite pas s’exhiber lors de sa toilette intime.
Nous Maintenons cependant notre séance de séance de snorkeling favorite, bien nous a en pris ce sont les pointes noires qui font la cour.
Nage avec les requins, pas ceux de la finance, presque aussi bien que danse avec les loups. Kayak....
On se fait au rythme du lagon......
Las, quand vient le moment de remonter l’ancre, mauvaise pioche, la notre s’est amourachée d’une patate pourtant pas très douce. Cette idylle corallienne que n’aurait pas reniée la plume de Francis Cabrel, nous donne du fil à retordre. Pas plus d’alpiniste que d’apnéiste confiirmé à 10 mètres à bord du bateau.
Une descente rapide le long de la chaîne du captain qui murmure à l’oreille des ancres, nous délivre sans encombre grâce la promesse de rencontre de plus belles patates, déchaînement garantie.
Il est déjà temps de retrouver notre mouillage d’arrivée près du village des pêcheurs.
Traîne à l’eau objectif faire mentir mon petit quatrain:
Bredouille en mer
On peut se refaire
Timoré dans le lagon
Voilou pour le poisson
La dextérité de nos pêcheurs doublé d’un début de rassurance vis à vis de l’absence de la gratte surnom de la cigüatera, nous conduit à rechercher notre pitance, en effet très rapidement les 2 Claudettes du bord se trémoussent autour d’un beau barracuda ...barracuda.
Nous reprenons le mouillage devant le village de pêcheurs au nord est de la passe de Tuheiava.
La liesse se prolonge par les retrouvailles avec nos deux recolteurs de coprah qui nous gratifient de 6 belles Carangues bleues récupérées dans un des parcs à poissons. Il lèvent les filets devant nous.
Nous voilà enfin dotés correctement en poisson frais.
Ils n’oublient pas les équipières du bord gâtées par des coquillages ramassés par l’un de nos nouveaux amis.
Deux Hinanos plus tard, nous en savons un peu plus sur la vie de récolteurs de Coprah. Deux semaines de travail sur le motu, des bidons d’eau, un panneau solaire pour charger les téléphones portables, du poisson cru ou grillé ( le garde manger devant la cabane), suivi de 2 semaines au village (45 minutes de trajet avec leur canot à moteur).
Autour d’une tonne de coprah. par mois quand tout va bien, sans aucune aide mécanique soit 1000€ à se partager à deux.
Ils nous parlent aussi de la nécessité de faire venir de la terre pour remplir des tranchées qu’ils creusent autour de village pour cultiver quelques légumes.
Chaleureux, généreux et simples, ils n’ont pas voulu plus d’un pack d’HINANO, en restera-t-il encore dans 15 ans? TIKEHAU sera-elle encore là dans 100 ans si la montée des eaux se confirme?
Nous ne regrettons pas cette part de navigation un peu longue sur un un séjour court, les photos et les films aussi beaux soient-ils ne remplacent ce contact direct même court avec ces lieux et ces hommes d’exception.
« de ces atolls, le touriste ne retient que l’esprit enchanteur, les couleurs du lagon, le vert mordoré des cocotiers. C’est oublier que ces lieux constituent l’un des milieux les plus hostiles à l’homme. » Toulellan
« Un atoll, on aime jusqu’au fonds des tripes ou bien on aime pas. Si on aime seulement un peu, ça devient très vite pas du tout. Il y a les moustiques, les Nono (minuscules moucherons dont la piqure provoque de terribles démangeaisons), les mouches qui accourent à l’odeur du poisson, les rats qui viennent fouiller partout, les requins parfois dangereux...Il y a aussi le soleil vertical qui rebondi en flammes sur les reflets de l’eau tranquille pour cogner encore par en bas » Bernard Moitessier.
Les bains nocturnes ne font pas recette, et pour cause!
Carangue crue citron et lait de coco suivi de pavés de Barracuda à l’unilatérale.
20h30, appareillage sous grand voile, descente sur l’alignement lumineux de sortie, 20h50 cap sur Huanine alizé ESE 12 à 15 nœuds. 190 miles devant nous.
Route Pêche .....enfin peut-être
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